Covid-19 a entravé la croissance de l’Afrique, exigeant de nouvelles approches du développement économique et mettant l’accent sur les questions environnementales
Même avant Covid-19, le marché de la finance durable était florissant. En 2019, les émissions de dette durable ont atteint un niveau record de 415 milliards de dollars dans le monde, en hausse de 60% par rapport à l’année précédente. Les obligations vertes dominent toujours le marché de la finance durable, mais d’autres produits, y compris les prêts verts, les obligations sociales et les prêts durables, jouent rapidement un rattrapage, le marché se diversifiant de plus en plus pour répondre à la demande croissante.
Pour le moment, l’Afrique représente une part négligeable du marché mondial de la finance durable, mais le continent commence à rattraper son retard alors que de plus en plus d’entreprises et d’investisseurs reconnaissent les avantages qu’offrent ces solutions de financement. Par exemple, les entreprises peuvent bénéficier de taux de financement plus bas si elles atteignent divers résultats ESG prédéterminés.
L’Afrique est prête pour un boom financier durable, compte tenu de son immense potentiel dans l’espace des énergies renouvelables et de ses défis de développement continus.
Par exemple, la pandémie augmente la demande d’obligations qui financent des projets sociaux, et cette tendance devrait perdurer dans le futur. On attend de plus en plus des entreprises qu’elles maximisent leurs impacts sociaux et élèvent les communautés avec lesquelles elles opèrent.
Énergie verte
Compte tenu des immenses besoins énergétiques non satisfaits de l’Afrique, nous nous attendons à voir une vague de projets d’énergie verte décentralisés alors que les entreprises et les municipalités cherchent à garantir des alimentations électriques fiables et abordables tout en poursuivant leurs programmes ESG.
Les gouvernements africains devront également se procurer plus d’électricité dans les mois à venir à mesure que la demande se rétablira et que le déficit de l’offre se creusera. Le moyen le plus rapide et le plus rentable de combler le déficit d’approvisionnement consiste à utiliser des projets d’énergie renouvelable, qui sont désormais la source d’énergie la plus viable économiquement dans la plupart des pays. En outre, les progrès des technologies de stockage par batterie, associés à la baisse des coûts, signifient que les énergies renouvelables deviennent de plus en plus attrayantes et viables.
Des technologies telles que l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire ont prouvé leur résilience face à la crise de Covid-19, ayant permis aux réseaux nationaux de devenir plus flexibles face aux fluctuations de la demande.
Parallèlement, le marché de la finance durable est également tiré par les investisseurs, qui se tournent de plus en plus vers les actifs liés à l’ESG, en partie en partant du principe qu’ils surperforment sur le long terme.
En définitive, l’Afrique est bien placée pour devenir un acteur majeur sur le marché mondial de la finance durable. Et étant donné les besoins de financement massifs du continent, la finance durable jouera un rôle important dans le renforcement des capitaux mondiaux et locaux pour des projets à fort impact sociales et de gouvernance d’entreprise (ESG).
Auteur : Nigel Beck est le directeur exécutif de la finance durable chez Standard Bank Group.
Article source : ESG investment can help Africa’s economic recovery