Avec la présidentielle de 2017, la mondialisation s’est imposée comme un clivage majeur du débat politique. Avant le second tour, nous vous proposons une série d’articles sur la mondialisation afin de mieux comprendre ce nouveau paradigme à l’œuvre et qui façonnera inévitablement notre futur.
Une série de 4 articles. Le premier ci-dessous. Les 3 autres traiteront de :
Mondialisation et les 3 forces au travail
Mondialisation et nouveaux modèles
Mondialisation, entreprises et les stratégies fondamentales
La mondialisation est-elle menacée ou pas ?
Comment, réconciliez-vous ce qui suit? Depuis 2005, le nombre de voyageurs traversant les frontières internationales chaque année a augmenté d’environ la moitié, à 1,2 milliard. Le nombre de personnes utilisant Internet a augmenté de 900 000 à plus de 3 milliards. D’ici 2020, leur nombre devrait dépasser 4 milliards, tandis que le nombre d’appareils numériques connectés devrait plus que tripler, soit près de 21 milliards. Les flux de données globales, qui ont explosé de dix fois au cours de la dernière décennie, à 20 000 gigabits par seconde, devraient également tripler d’ici à 2020.
Les entreprises, qui ont su capter les marchés dans ce monde de plus en plus connecté, ont construit de grandes entreprises mondiales à une vitesse étonnante. Considérons le fait qu’Uber a pénétré plus de 80 pays en seulement six ans, alors que le jeu de réalité augmentée Pokémon Go était joué dans près de 150 pays et avait généré près de 1 milliard de dollars de revenus seulement six mois après son lancement, mettant en avant une mondialisation Robinets de fusées numériques.
Pourtant, le récit géopolitique dominant fait la part belle au nationalisme croissant, au protectionnisme et aux pertes d’emplois, et d’un déclassement social causé par la répartition inégale et croissante des gains mondiaux. La sortie en cours du Royaume-Uni de l’Union européenne et la position sur le commerce articulée par la nouvelle administration américaine et plusieurs partis politiques en Europe suggèrent que la mondialisation est en retrait.
Lequel de ces deux récits de la mondialisation est correct? La réponse, une combinaison des deux.
D’un côté, il ne fait aucun doute que le monde est de plus en plus décentralisé politiquement et physiquement, que les clients, les dispositifs, les services, les processus et les entreprises continuent de s’intégrer numériquement.
D’un autre côté, il est vrai aussi que la montée simultanée du nationalisme économique et de l’intégration numérique redéfinit le cadre économique, commercial et politique qui a façonné notre compréhension de la mondialisation depuis un demi-siècle, ouvrant la voie à un modèle radicalement nouveau.
Le danger, actuellement, c’est que le récit mettant en exergue l’idée de retrait prédomine et conditionne les stratégies à l’œuvre dans les entreprises. Or en ce comportant ainsi, c’est prendre le risque de ne pas reconnaître certaines des opportunités de croissance les plus importantes et les changements fondamentaux des modèles commerciaux à l’horizon.
Or, saisir ces nouvelles opportunités deviendra de plus en plus critique à mesure que le rythme de la croissance économique mondiale ralentira. La croissance mondiale du PIB atteignait 6% par an dans les années 1960. Depuis, il s’est ralenti à environ 3% à 3,5% et devrait rester dans cette fourchette à court et à moyen terme en l’absence d’un effet multiplicateur commercial, permettant une augmentation du commerce mondial plus rapidement que le PIB mondial.
La croissance du commerce mondial a ralenti depuis une décennie, après quatre décennies d’expansion rapide.
Quelle est donc la nouvelle mondialisation? Et comment les entreprises devraient-elles y répondre afin de continuer de croître ?
Libre traduction de l’article intitulé »The New Globalization » publié sur le blog de BCG consulting