The Shift Project présente son nouveau rapport intermédiaire « L’Emploi : moteur de la transformation bas carbone ». Après de nombreuses publications sectorielles, il s’agit du premier rapport traitant d’un chantier transverse qui est aussi au cœur du Plan de transformation de l’économie française.
Voici les grandes idées de ce rapport intermédiaire sur l’emploi, moteur de la transformation bas carbone :
Anticiper, coordonner, planifier. Des évidences… peu évidentes.
« Se former », « transitionner », « monter en compétences ». Le changement, c’est tout le temps ?
L’isolement, les silos, le mur. De l’agriculteur face aux dérèglements affectant ses récoltes. Des ministères, des secteurs. Des logements qu’on ne construira plus, ou plus pareil, et qu’on isolera ensemble.
Il ne s’agit pas de prédire l’avenir de l’emploi, mais plutôt de répondre aux trois questions qui suivent, dans les bons ordres de grandeur et les bonnes dimensions qualitatives.
Compte tenu d’une transformation physique de nos activités productives cohérente avec la décarbonation, combien de main-d’œuvre sera nécessaire, et comment sera-t-elle allouée ? Comment adapter nos compétences et réallouer en retour nos moyens humains pour répondre à ces nouveaux besoins ? Enfin, comment organiser et piloter ces transformations, dès aujourd’hui, pour que l’emploi en soit le moteur, plutôt que la victime d’un énième chantage ?
L’emploi de tous les secteurs sera impacté par la transformation bas carbone, mais de manière très hétérogène, et parfois massive.
Assurer l’adéquation en volume et en compétences de l’offre de main-d’œuvre exigera une forte anticipation, une accélération et une coordination entre secteurs.
Les prospectives emploi et compétences actuelles n’intègrent que trop peu les enjeux de décarbonation – cette intégration doit être complète et concerner tous les secteurs si on veut pouvoir adapter la formation à la bonne échelle et à la bonne vitesse.
Les premiers enjeux et leviers identifiés pour répondre aux besoins concernent aussi bien le contenu que le volume de formations délivrées, initiales comme continues.
Un pilotage fort, intersectoriel et coordonné entre échelons territoriaux et nationaux est essentiel à une mise en œuvre effective.
Porter attention aux territoires est essentiel pour réussir la transformation de l’emploi.
Au niveau national, le rôle de la puissance publique est primordial pour orienter, coordonner et appuyer les acteurs : l’échelle et la vitesse de transformation nécessaires exacerbent les défaillances de marché. Ce rôle est important à tous les échelons : public, sectoriel et intersectoriel, au niveau des corps intermédiaires, avec les territoires. L’expérience accumulée sur la conduite de politiques industrielles ambitieuses doit pouvoir guider vers une gouvernance effective.
Objectifs
L’objectif global est d’évaluer, de manière transparente et méthodique, la transformation de l’emploi à 2050 qui permettra le basculement vers une société bas carbone, telle que proposée par le PTEF, et d’identifier des pistes concrètes pour s’y préparer – dès aujourd’hui.
Un premier objectif spécifique est de donner de premières estimations quantitatives, en ordre de grandeur, de l’évolution de la demande de main-d’œuvre dans les secteurs considérés. Cette évaluation devra permettre de tracer une cartographie de l’emploi dans la transformation des secteurs.
Le deuxième objectif spécifique est de déterminer les leviers de transformation de l’offre de main-d’œuvre, en quantité comme en compétences, pour répondre au bon rythme aux besoins estimés et pour accompagner les personnes dans la transformation.
Un troisième objectif est d’identifier les politiques économiques territoriales et nationales pour piloter la transformation du tissu économique et de l’emploi, en analysant les rôles des différents acteurs et les expériences passées.
Enfin, ce chantier transverse vise à assurer une cohérence globale entre secteurs.
Les enjeux et leviers relevant de la formation et des compétences
Les principaux leviers sont l’identification des compétences à développer dans chaque secteur, le développement de l’offre de formation initiale et continue, et le soutien à la demande de formation.
Chaque secteur doit intégrer les enjeux énergie-climat au cœur de ses travaux prospectifs sur les compétences, à court et à long terme.
Un deuxième levier est le développement de l’offre de formation initiale et continue, en adaptant le nombre de formations et leur contenu aux besoins de la décarbonation dans chaque secteur et de manière transversale.
Le développement de l’offre de formation doit être accompagné d’un soutien à la demande de formation de la part des entreprises et des particuliers.
Téléchargez et lire le rapport intermédiaire :
L’Emploi : moteur de la transformation bas carbone