Le Secrétaire général de l’ONU a fait paraître la note de synthèse sur la COVID-19 et la transformation du tourisme, dont l’Organisation Mondiale du Tourisme a dirigé l’élaboration.
Un rapport qui rappelle certaines vérités sur les vertus et les bienfaits du tourisme en matière de protection de la faune, de la préservation de la biodiversité et des communautés locales qui en vivent.
En plus ce rapport expose clairement les enjeux : la menace de destruction de dizaines de millions d’emplois directs dans le tourisme, la disparition de débouchés pour les populations et les communautés vulnérables les plus susceptibles de bénéficier des retombées du tourisme, et le risque réel de perdre des ressources vitales pour la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel partout dans le monde.
Le secteur du tourisme est une source importante de revenus pour la conservation de la biodiversité. Le rapport sur l’économie verte met en évidence l’énorme potentiel du secteur dans la préservation de la biodiversité. 7% du tourisme mondial est lié au tourisme faunique, un segment qui croît chaque année d’environ 3%. Au total, 14 pays d’Afrique génèrent des droits d’entrée estimés à 142 millions de dollars pour les aires protégées.
Le COVID-19 et la fermeture des zones naturelles protégées ont eu un impact destructeur sur la faune et les communautés qui la protègent. Dans certains parcs et zones protégés, il y a déjà eu une augmentation récente du braconnage et du pillage, en partie en raison de la diminution de la présence des touristes et du personnel.
Par exemple, dans la Mara Nabisco Conservancy au Kenya, les revenus du tourisme qui fournissaient les salaires de 40 gardes ont complètement cessé et la fermeture d’entreprises locales liées au tourisme a entraîné la perte d’emplois et de moyens de subsistance pour plus de 600 familles masaï.
Conservation International rapporte que la crise a entraîné une augmentation de la consommation de viande de viande sauvage en Afrique et une augmentation de la déforestation en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
L’Ouganda Wildlife Authority a signalé le doublement du nombre d’incidents de braconnage entre février et mai de cette année. Si les programmes de conservation ne peuvent pas reprendre, la crise actuelle de la biodiversité pourrait être encore aggravée.
En Afrique, plus de 80% des visites annuelles sur le continent sont motivées par l’observation de la faune ou des expériences liées. Les zones protégées et autres paysages préservés sont de véritables sanctuaires pour la faune et d’autres ressources de la biodiversité. Ils constituent des pièces maîtresses du tourisme axé sur la nature sur le continent.
Aux Seychelles, où le tourisme représente environ 40 pour cent, les ONG de conservation font face à d’immenses pertes de revenus et risquent de devoir fermer leurs opérations.
Au Kenya, 70% du budget du Kenya Wildlife Service provient du tourisme. Sans ce financement, les opérations dans les parcs nationaux sont en péril.
Au Zimbabwe, l’entité correspondante Zimparks dépend entièrement des revenus du tourisme pour son budget opérationnel.
L’UICN souligne que la réduction des revenus du tourisme et les coupes dans les budgets de fonctionnement des parcs sont particulièrement difficiles pour les parcs, zones protégées privées et les tourismes communautaires.